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Meeting contre l'austérité - Martigues

 
 

Meeting du Front de gauche / Parti de la Gauche Europénne (PGE) le 10 avril 2013 à Martigues - Ensemble disons non à l'austérité !

Intervention de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et co-président du PGE

 


Meeting Front de gauche/PGE à Martigues... par CN-PCF

 

Chers amis, chers camarades,

 

Oui nous avions bien raison avec le Parti de la gauche européenne et avec le Front de gauche.

Nous avons eu mille fois raison de décider ce meeting européen à Marseille.

 

Je voudrais commencer par remercier Gabi Charroux et tous les camarades de Martigues de nous accueillir ici. Je voudrais aussi, en votre nom à tous, remercier Paco Figueroa, Nico Cue et Marie-Christine Vergiat qui est votre députée européenne.

A travers eux, ce sont tous les camarades européens qui sont ici ce soir. Sachez que ce qu'ils vous ont dit sur l'Espagne ou sur la Belgique, nous l'entendons tous les jours, et nous en parlons tous les jours avec nos camarades de l'ensemble de l'Europe ; parce que toute l'Europe vit la même crise, vit cet enfoncement dans l'austérité.

Cette solidarité que nous vivons ce soir, c'est effectivement ce dont nous avons besoin pour être plus forts face aux financiers, face aux actionnaires, face à tous ceux qui essayent de nous enfoncer dans la crise.

 

L'austérité est une impasse cruelle. Le chômage, la précarité, la faim.

Il y a des pays dans l'Europe – la Grèce, la Hongrie et d'autres – qui connaissent à nouveau des problèmes de malnutrition dignes de pays en voie de développement.

 

L'Europe d'aujourd'hui, c'est la récession pour tout le monde, la destruction de nos atouts industriels. Il n'y a nulle part, contrairement à ce qui est soit-disant l'objectif de l'austérité, dans aucun pays européen, de redressement des comptes publics ; mais exactement l'inverse. Dans tous les pays, il y a une explosion de la dette publique à cause de leurs politiques de récession.

 

L'austérité est un engrenage criminel. Si nous ne l’arrêtons pas, chaque pays, l'un après l'autre, deviendra une proie pour les financiers.

 

C'est ce qui vient de se passer à Chypre.

 

A Chypre, sachez-le, il y avait un président de gauche, un président communiste, Dimitris Christofias, qui, quand la crise bancaire a commencé à déferler sur son île à cause des banques grecques, s'est battu pied à pied contre l'Union européenne pour un plan de sauvetage qui épargne le peuple chypriote.

Pendant 18 mois l'Union européenne a dit non. Elle a refusé tous les plans proposés par le gouvernement chypriote et a entrepris de le déstabiliser. Parce qu'il était un obstacle pour imposer ce qu'ils ont réussi à imposer il y a quelques semaines, après l'élection d'Anastasiades, le nouveau président de droite.

Ils se sont sentis tout permis.

Ils ont proposé le plan que vous connaissez : aller piquer directement dans les comptes bancaires de tous les chypriotes.

Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est que le tollé a été tellement grand à Chypre et dans toute l'Europe, qu'au parlement chypriote, qui venait pourtant de basculer à droite, il n'y a pas eu une seule voix pour adopter le plan proposé par l'Union européenne.

Est-ce que vous pensez que ça les aurait arrêté ? Non. Ils se moquent des parlements, qu'ils soient de droite ou qu'ils soient de gauche. Ils ont trouvé le moyen, dix jours plus tard, d'imposer un autre plan tout aussi cruel, en passant par dessus toute décision du Parlement, et en demandant au président Chypriote d'interdire au Parlement de se réunir pour émettre le moindre vote sur le nouveau plan. Voila comment ils considèrent la démocratie.

 

Aujourd'hui l'Union européenne vient de décider de faire rentrer dans ce qu'ils appellent la « procédure de déficit excessif » la Slovénie et l'Espagne. Ils les font rentrer dans l'engrenage où ils vont leur imposer des memorandums comme en Grèce et à Chypre.

Si nous n’arrêtons pas cette machine en France et en Europe, tout le monde y passera. Il faut stopper au plus vite - c'est le sens de ce meeting – l'austérité.

 

De plus en plus de voix s'élèvent pour dire qu'elle est une folie.

 

Trois ministres de la France viennent de le reconnaître ; à leur manière. Benoit Hamon vient de déclarer dans une interview, je le cite « L'austérité conduit à une France low-cost […] Dans cette tension avec l'Allemagne, il faut montrer une autre voie, c'est la conviction du gouvernement ». Arnaud Montebourg vient de déclarer : « le sérieux budgétaire (c'est l'expression qu'il emploie pour dire austérité), s'il tue la croissance, n'est plus sérieux, il est absurde et dangereux. Il devient urgent d'ouvrir le débat sur cette politique qui conduit l'Union européenne à la défaite ».

 

Le problème, c'est qu'ils prennent leurs désirs pour des réalités. Parce que le Président ce matin, à la sortie du Conseil des ministres, a dit : « Il n'y aura pas d'autre voie. Nous gardons le cap ».

 

Et bien nous, nous disons que si le cap n'est pas changé, la France ira dans le mur. Et nous ne voulons pas de cette situation ; parce que continuer dans cette voie, ce n'est pas seulement appliquer l'austérité, c'est donner du pouvoir aux marchés financiers.

 

Pourquoi l'Assemblée nationale vient de voter la loi de transposition de l'ANI ? Pourquoi est-ce qu'on parle de raboter les allocations familiales, de remettre le couvert sur les retraites ? Précisément parce que les marchés financiers continuent d'exercer le même chantage ; et que plus nous leur donnons des gages, et plus ils en voudront.

 

L'accord dit « de sécurisation de l'emploi », facilite en réalité les licenciements. Il est invraisemblable qu'une majorité de socialistes persiste à vouloir faire adopter ce texte. Ce texte qui est soutenu depuis le début mordicus par le MEDEF. Ils veulent imposer la mobilité forcée à des salariés qui s'ils la refusent, deviendront des licenciés économiques individuels. Cela leur évite les plans sociaux collectifs. Cet accord prévoit de limiter les possibilités de recours juridique contre les plans sociaux ; pour régler ces affaires là en deux mois au plus. Autrement dit les batailles menées par les camarades des Fralibs, celle des camarades d'Arkema, celles menées par toutes les entreprises du département ne seraient pas possibles. Il y a beaucoup à faire pour faire connaître la vérité sur ce texte.

 

La bataille parlementaire continue. Le gouvernement avait demandé à tous leurs parlementaires de rentrer dans le rang. Les 10 députés communistes et du Front de gauche ont mis à nu ce que contenait le projet. Et grâce à leur bataille, 74 voix de gauche ont manqué à l'adoption du projet hier. Malheureusement seulement 19 d'entre elles ont voté contre, et les autres se sont abstenues.

 

Mais ce que ce vote signifie à l'Assemblée nationale, c'est qu'il n'y aura pas de majorité de gauche pour faire adopter la loi du MEDEF.

 

Nous allons continuer la bataille au Sénat, et les obliger à se dévoiler. Parce que si ce texte est adopté au Sénat, il ne peut l'être qu'avec la complicité de la droite. Nous allons continuer à nous battre. Parce qu'adopter ce projet, ce n'est pas la fin de nos maux, c'est le début. Parce que quand les marchés financiers et le Medef auront obtenu ça, ils demanderont qu'on y passe pour les allocations familiales, les retraites, et le reste.

 

C'est donc une folie.

Certains rendent hommage ces jours ci, à Margaret Thatcher. Il paraît que c'est une femme qui a marqué l'histoire du 20e siècle.

 

Mais Margaret Thatcher, c’était qui et c'était quoi ?

C'est l'Europe des égoïsmes.

C'est l'Europe de la casse des droits syndicaux.

C'est l'Europe de l'OTAN, de la guerre des Malouines.

Margaret Thatcher, c'est l'Europe des privatisations.

C'est l'Europe de l'ultralibéralisme, de l'autoritarisme.

 

Elle disait ne connaître qu'un seul consensus, celui qui était d'accord avec elle.

Bonjour la démocratie.

C'est elle qui a inventé cette formule incroyable et suicidaire en démocratie : « Il n'y a pas d'alternative », « There is no alternative ».

Les marchés règnent, circulez, il n'y a rien à voir.

 

Tous les maux dont souffre l'Europe trouvent leurs racines dans le dogmatisme de Margaret Thatcher et de tous ceux qui depuis, ont fait école, avec elle.

 

Le cœur de la crise, c'est le pouvoir incroyable, illimité, donné à la finance.

 

On a déjà parlé ce soir du scandale Cahuzac, qui donne la nausée à tous. Ce n'est pas une affaire personnelle. Si l'onde de choc est si forte, c'est précisément parce que cet homme incarnait et portait la politique d'austérité. Et que sa faillite personnelle jette une lumière cruelle sur l'injustice de cette politique.

 

Ce scandale pourrait être une formidable occasion de remettre en cause la politique menée et ses injustices.

 

Malheureusement, il semble bien qu'une fois de plus, François Hollande et le gouvernement soient en train de gâcher cette occasion en essayer de détourner le regard du cœur de la crise, de la finance.

 

On voudrait nous faire croire que le problème, c'est la probité des élus. Je ne dis pas qu'ici ou là, ils n'y en ait pas qui aient des choses à se reprocher. Mais dans le pays, il y a partout des militants politiques, des élus, sur lesquels des gens comme Marine Le Pen passent leur temps à cracher en disant qu'ils sont tous pourris. Mais nous ça n'est pas notre discours, et ça n'est pas la réalité.

 

Nous ne voulons pas que l'attention soit détournée de l'essentiel.

 

Cahuzac, une affaire isolée ? Nous avions invité une députée grecque de Syriza, Zoi Konstantopoulou, qui malheureusement n'a pas pu être là. Elle n'a pas pu être là parce qu'elle est membre d'une commission du parlement grec, que tout le monde appelle la « commission Lagarde ». C'est la commission qui épluche la liste des évadés fiscaux grecs. Et ce soir, la commission auditionnait George Papandréou, l'ancien premier ministre du Passok. Elle aurait pu nous en parler et cela aurait été instructif pour voir comment le cas Cahuzac est un cas isolé !

En Espagne, on parle beaucoup d'une autre liste – qui est d'ailleurs un peu la même -, la liste Falciani. Celle de 3000 contribuables qui ont fraudé à l'échelle européenne. Faites le tour des pays d'Europe, et vous verrez que des listes, il y en a partout. Parce que c'est une affaire de système.

 

Il y a évidemment l'évasion fiscale frauduleuse. L'évasion scandaleuse d'un homme « de gauche ».

 

Mais il y a l'évasion fiscale légale. Ce sont les deux faces d'une même pièce du système qui domine en France, en Europe, et partout dans le monde.

 

Cette évasion fiscale légale, il faut en parler. Quand on baisse systématiquement les taux d’impôts sur les sociétés, quand 70 % du PIB de l'Irlande est le résultat des flux de capitaux bancaires, on appelle ça comment si ce n'est de la fraude fiscale organisée à grande échelle ? Le taux d’impôt sur les sociétés en France est officiellement de 33%. Mais les entreprises du CAC40 ne payent que 8% et les PME 24%.

 

La majorité des entreprises ne payent pas le taux légal d'impôt sur les sociétés.

Est-ce que vous, vous ne payez pas l'impôt que vous devez ?

 

C'est un système qui est bien organisé. Le système dans lequel on peut reporter les déficits d'une filiale à l'autre, d'un pays à l'autre. Parlez-en aux camarades de Fralib, qui vous raconteront comment Unilever organise la fuite de ses capitaux pour ne jamais payer un centime d'impôt en France.

Nous étions tout à l'heure avec les salariés de Kem one, anciennement Arkema. Et bien vous savez sur quoi butte la discussion avec le gouvernement ? C'est sur la réintégration de la filiale « Kem one trésorerie ». Il y a un problème parce c'est dans cette filiale que Gary Klesh, qui est un truand financier sans projet industriel, a mis son argent. C'est là qu'il a mis son pognon pour le faire remonter jusqu'à un paradis fiscal, à Jersey. Et les camarades nous disent « comment se fait-il que nous, les ouvriers, sachions où et comment sort l'argent, et qu'au ministère, personne n'est capable d'attaquer Gary Klesh ? ».

 

Et comment croyez-vous que Mittal procède, lui aussi, pour mettre à l'abri les immenses profits qu'il fait en dépeçant la sidérurgie européenne ?

Et les concurrents de la SNCM, qui mettent en cause l'avenir de l'entreprise à coups de dumping social, qui font tout pour empêcher l'adoption d'une loi qui protège le pavillon de premier registre, croyez-vous qu'ils n'utilisent pas ces circuits d'évasion fiscale ?

 

On nous parle beaucoup des joueurs de foot ou de Gérard Depardieu. Mais parlons de Bernard Arnault qui veut déménager sa fortune personnelle en Belgique. 20 milliards d'Euros ! Parlons de ce qu'il a déjà transféré en Belgique. 15 milliards d'euros d'actifs de LVMH, à travers 12 sociétés et une fondation.

 

Il faut mesurer les ordres de grandeur. 35 milliards de Bernard Arnault transférés en Belgique. La totalité de l'impôt perçu en France sur les sociétés est de 40 milliards d'euros. Et le gouvernement vient de leur faire un cadeau, avec le pacte de compétitivité, de 20 milliards d'euros. Et après on nous dit qu'il manque de l'argent et qu'il faut l'austérité ! Non il faut aller rechercher ce pognon qui nous appartient, pour le mettre au service de la collectivité.

 

On pourrait en parler des heures et je ne peux pas le faire mais il faut lire Le Monde d'hier, qui explique comment la BNP Paribas et le Crédit agricole organisent leurs filiales offshore.

 

Alors nous devons continuer à mener cette bataille. Et c'est pour ça que nous avons demandé la suspension le débat sur l'ANI et le remplacer immédiatement par un débat parlementaire. On y passe 3 semaines, et je vous assure qu'on peut sortir avec un grand plan de lutte contre l'évasion fiscale.

 

Tant qu'on ne remettra pas en cause le cœur de la crise, ce pouvoir de la finance sur tous les rouages l'Etat, nous ne sortirons pas de l'impasse. Il faut en quelques sortes – suivez mon regard – « faire la guerre à la finance ». Tout simplement.

 

Alors comment nous attaquer à cela ?

Bien sur la droite ne le fera pas, elle qui a voulu l'accord sur l'ANI, elle qui en veut toujours plus pour les profiteurs.

Ce ne sera pas l'extrême droite, dont nous savons maintenant qu'elle a les mains dans le même pot de confiture.

Et ce ne sera manifestement pas ce gouvernement qui refuse encore aujourd'hui, malgré l'immensité du désaveu populaire, de réorienter sa politique.

 

La seule solution dans cette situation, c'est que toutes les forces du changement, toutes celles et ceux qui ont voulu le changement il y a un an, reprennent le chemin de la mobilisation en France et en Europe. Oui nous disons à tous ceux là qu'il faut à nouveau se lever et reprendre la parole pour exiger le changement de cap et la lutte contre la finance.

 

Voila pourquoi nous avons décidé, sur ce mot d'ordre simple et clair « contre l'austérité et la finance, grande marche citoyenne pour la 6e République », d'appeler toutes ces forces à joindre leurs énergies le 5 mai prochain à Paris.

 

Nous devons faire de cette grande marche le point de départ d'un immense travail politique citoyen et populaire dans tout le pays pour créer les bases d'un nouveau contrat politique majoritaire qui remplace l'impasse dans laquelle le gouvernement est en train de nous enfermer. Il faut discuter avec tous les citoyens qui ont voulu le changement et leur dire « voyez, c'est à nous de reconstruire les bases de ce contrat politique majoritaire ».

 

Nous pouvons le construire autour de deux axes : la guerre à la finance et la refondation démocratique et sociale jusqu'à la 6e République pour rendre réellement le pouvoir au peuple et à ses élus. Car il n'y a pas que le peuple qui est dessaisi du pouvoir, les élus le sont aussi. Les élus locaux, qu'on essaye d'emprisonner dans les logiques d'austérité et les parlementaires à qui on dit « vous devez vous taire » quand leur travail devrait être d'amender et de changer les textes.

Nous ne pouvons accepter ça. Il faut que les élus et les citoyens se lèvent ensemble pour reconquérir la souveraineté et les droits. Il faut que les salariés aient de nouveaux droits dans les entreprises pour faire dominer l'intérêt général. Il faut qu'on change tous les modes de scrutin pour renouveler le personnel politique et qu'on institue la proportionnelle dans toutes les élections.

Il faut mener ce travail partout.

 

Puisque la date du 5 mai – outre le fait qu'elle est l'anniversaire de l'élection de François Hollande – est celle – comme vient de le dire Jean-Luc – du début des Etats généraux, et bien démarrons ce travail dans tout le pays, réunissons des assemblées citoyennes ouvertes à toutes les forces du changement, travaillons sur ces axes programmatiques et tenons, le plus vite possible – c'est une proposition que je mets dans le débat – des assises nationales pour une refondation sociale et démocratique de la République.

 

Ce travail, il faut le mener d'un autre mouvement avec nos amis européens. Nous sommes tous dans la même galère. Nous devons être tous solidaires.

Regardez-les, ils passent leur temps à nous diviser, à faire détester les allemands par les grecs, et les grecs par les allemands, les flamands par les wallons, les catalans par les espagnols... Nous, nous voulons une Europe de la solidarité, une Europe où chacun se sent comptable de l'autre.

Nous voulons une solidarité entre l'Europe du sud et l'Europe du nord, alors qu'ils font tout pour essayer d'opposer l'une à l'autre. Nous devons construire des solidarités avec l'Europe de l'Est qu'ils sont en train d'abandonner dans une misère effroyable. Nous devons construire des objectifs communs.

Oui nous devons construire une conférence européenne sur la dette pour dire qu'un grande partie de la dette qu'ils essayent de nous faire payer est illégitime.

Nous voulons reprendre le contrôle sur le système bancaire dans chacun de nos pays en nationalisant les banques et en changeant les critères du crédit, en changeant le rôle de la banque centrale européenne pour la mettre au service, non plus des marchés financiers, mais au service de l'émancipation sociale, humaine, solidaire et écologique.

 

Nous voulons changer cette arme fantastique que pourrait constituer l'euro et qui aujourd'hui est mise au service du capital. Oui l'Euro peut être une arme de solidarité permettant de coopérer, y compris avec l'Amérique latine, qui cherche elle aussi les moyens de son indépendance par rapport au dollar américain, avec d'autres grands pays qui dans le monde, cherchent aussi leur voie d'émancipation. Car nous ne sommes pas les seuls en Europe, à être confrontés à cela.

Il faut tisser des passerelles avec le monde, avec l'Amérique latine avec l'Asie, avec l'Afrique, avec la Méditerranée. Nous étions il y a quelques jours à Tunis, au Forum social mondial, nous avons vu que nous pouvions construire des choses avec toutes ces forces démocratiques.

Oui nous sommes des internationalistes !

Et cette bataille européenne, nous allons à nouveau lui donner de la force les 7 et 8 juin prochains dans un Altersummit européen qui se tiendra à Athènes avec toutes les forces syndicales, citoyennes, associatives, politiques disponibles.

 

Ce combat doit être mené ici, avec nos voisins européens, et entendez bien ce qu'àdit Nico tout à l'heure sur l'écho des batailles que nous menons ici. Et nous savons comment celle de nos camarades grecs nous a encouragés ! Nous avons tous besoin de solidarité et nous avons besoin de construire ensemble ces formes d'émancipations nouvelles. Ici en France comme en Europe, notre obsession, à nous militants du Front de gauche et du Parti de la gauche européenne, doit être maintenant de rassembler et de construire. Parce que notre unité c'est notre force !

 

Il faut que les choses soient bien claires : nous n'appelons pas seulement les forces qui se sont jointes à nous l'an dernier dans la campagne présidentielle, les 4 millions de français qui ont voté pour nous.

Nous appelons – parce que nous avons besoin de beaucoup de forces pour gagner cette immense bataille – tous ceux qui ont voulu le changement d'une manière ou d'une autre. Nous ne demandons de comptes à personnes.

Et je le dis aux militants, aux électeurs socialistes qui je le sais, sont meurtris par ce qui arrive aujourd'hui et se sentent insultés par l'affaire Cahuzac, « votre place est à nos côtés ! Vous ne pouvez pas accepter que la gauche continue à s’abîmer de cette manière ! Nous ne sommes pas là pour diviser la gauche mais au contraire, pour ouvrir le seul chemin de rassemblement possible et qui nous permettra à tous, de reconquérir la dignité de la gauche.

Je dis la même chose aux militants et aux électeurs écologistes.

Je le dis à tous les jeunes de ce pays qui parfois ne se reconnaissent pas dans la politique.

Je discutais avant le meeting avec des jeunes des quartiers nord qui me racontaient combien c'est difficile parce que le dégoût est en train de gagner du terrain dans cette situation.

A tous nous disons qu'il faut unir nos forces. Si nous réussissons, nous serons forts pour imposer une politique différente.

Nous voulons aller au delà du Front de gauche, nous voulons un Front populaire, un front du peuple, un front citoyen qui deviendra irrésistible !

 

Mes amis et camarades, nous savions et nous l'avons dit, que la bataille ne s'arrêterait pas avec les élections. Elle ne s'arrête jamais avec aucune élection même s'il faut mener ces batailles parce qu'elles sont des étapes extrêmement importantes pour la prise de conscience de tous.

 

Notre bataille, c'est le moment de l'amplifier. De nouvelles batailles sont possibles, soyez-en surs !