Une poignée de voix seulement a manqué à la liste conduite par Gaby Charroux pour remporter la victoire dès le premier tour. Dans un scrutin marqué par près de 34% d’abstention, Gaby Charroux obtient 11 017 voix et 49,9% des suffrages et devance largement le F.N. (3 786 voix et 17,15%) qui n’avait pas présenté de liste en 2008 et Jean-Luc Maria (divers droite) crédité de 15,89% des suffrages (3 508 voix).
Par rapport au scrutin de 2008 où Jean Viste (MoDem) et Mathias Pétricoul (UMP) représentaient des formations de droite identifiables, ce scrutin a vu le retour du FN et l’arrivée d’un candidat « sans étiquette » qui a joué à fond sur sa non appartenance à un parti. Son discours ultra-localiste ne doit pourtant pas masquer son adhésion aux thèses libérales dont la revendication de l’arrêt des programmes de logements sociaux est un cas d’école, comme la proposition d’implanter un ensemble immobilier « en lieu et place du stade Francis Turcan » !
Le front unique contre Gaby Charroux n’ira pas jusqu’à la fusion des listes de Cyril Martinez et Jean-Luc Di Maria. On aura donc une triangulaire dimanche. Quant à la candidate de l’UMP, Michèle Vasserot, elle ne donnera pas de consigne de vote.
Le point d’interrogation réside finalement dans le comportement des électeurs de l’ancien maire Paul Lombard (1 933 voix et 8,76%) qui, lui aussi, a pris part au tous contre Charroux.
Le grand perdant martégal du scrutin est l’UMP, laminée avec ses maigres 8% (contre 21% en 2008 pour Mathias Pétricoul). Michèle Vasserot n’est pas en situation de se maintenir mais que l’on ne s’y trompe pas, c’est bien une droite dure qui sera présente au Conseil municipal alors que le porte-parole de l’UMP est apparu plutôt modéré durant les six ans du mandat écoulé.
En tête partout
Signe d’un climat vicié dans le pays, le fait que la liste d’extrême-droite arrive en deuxième position sans que son candidat ait réellement fait campagne, avec un matériel sans projet local...mais avec la photo de Marine Le Pen (!) reste un phénomène inquiétant.
C’est aussi à l’aune d’un climat général (surmédiatisation du FN et des révoltes droitières en tous genres) qu’il faut apprécier le résultat de « Martigues de toutes nos forces ».
Avec quatre autres listes en présence ayant tiré à boulets rouges contre elle des mois durant, la liste conduite par Gaby Charroux qui réunit le PCF, deux autres composantes du Front de gauche (Ensemble et PG), le Parti socialiste, Europe-Ecologie-les Verts et des représentants de la société civile - réussit un très bon score dans un contexte national peu favorable à la gauche dans son ensemble.
Phénomène général (constaté aussi à Port-de-Bouc ou Châteauneuf-lès-Martigues notamment), favorisé par l’anonymat des mal nommés « réseaux sociaux », la campagne du premier tour s’est résumée à des attaques personnelles et des coups bas de tout poil.
Gaby Charroux arrive néanmoins en tête sur la totalité des 34 bureaux de vote de la commune, y compris sur les deux bureaux de La Couronne et celui de la Maison de Carro. Ce résultat doit lui permettre de l’emporter dimanche et de conserver à Martigues les couleurs progressistes qui ont fait son histoire depuis plus de 50 ans.
J.-F.A.
La Marseillaise, le 26 Mars 2014
le 26 mars 2014
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